Si vous avez lu mon billet sur les stats ECN, vous savez que je suis absolument contre cette histoire de publication de classement par fac aux ECN.
Mais en tant qu'amiénois de formation, je ne peux rester muet face aux récents articles sur le fait qu'Amiens soit la dernière fac aux ECNi cette année (place autour de laquelle elle oscille le plus souvent).
Mais en tant qu'amiénois de formation, je ne peux rester muet face aux récents articles sur le fait qu'Amiens soit la dernière fac aux ECNi cette année (place autour de laquelle elle oscille le plus souvent).
C'est en découvrant l'article du Courrier Picard Le ras-le-bol des étudiants en médecine d’Amiens que je constate que rien n'a changé en 15 / 20 ans.
Les déclarations des étudiants sont identiques à ce que nous aurions pu dire à l'époque concernant le concours de l'internat. J'ai le souvenir mémorable d'un prof de néphrologie affirmant sans détour qu'Amiens était une fac formant des généralistes et que son cours serait en ce sens. D'autres enrobaient le discours dans des formules plus arrangées, mais les propos étaient les mêmes fondamentalement.
À qui la faute ? Soit les étudiants amiénois sont de génération en génération dotés d'un QI inférieur à la moyenne nationale (pas de déficit iodé pourtant, la mer est à 1h ...) soit la fac de médecine et son CHU sont sérieusement responsables.
Vous l'aurez compris, c'est la seconde option qui s'impose tant la situation est durable. J'ai pour ce qui me concerne une théorie, je pense, assez rationnelle : celle du serpent qui se mord la queue.
Question : qui donc vient à Amiens professionnellement pour le plaisir ? Personne. Alors qui vient à Amiens ? Probablement comme à l'internat : des Parisiens et des Lillois qui n'ont pas pu rester pour jouer à domicile et qui faute de mieux se disent qu'une heure de train, c'est toujours préférable à l'autre bout de la France.
Psychologiquement, pensez-vous vraiment qu'un "recalé des grands CHU" soit dans des dispositions excellentes pour que ses élèves le dépassent ? Pourquoi faire en sorte que ces jeunes gens finissent en tête de classement quand soit même on finit ... à Amiens ? Tout ça me semble être un subtil mélange de manque d'ambition, de complexe d’infériorité, le tout sur un mode auto entretenu. Alors quand les médias se réveillent on s'agite un peu ... et puis quand tout retombe le petit traintrain quotidien reprend comme depuis des décennies auparavant.
Ne me faites cependant pas dire ce que je n'ai pas dit : certains de ces profs sont des sommités internationales dans leurs domaines et beaucoup, sans en avoir la renommée, sont d'excellents praticiens (et comme partout, certains sont à éviter absolument !). Voilà encore toute la différence entre la formation médicale et son exercice. Ce n'est pas le rang de classement à l'ECN qui fait la qualité du praticien. Et ce n'est pas non plus le titre de Professeur - et encore moins de sommité - qui fait un bon enseignant.
Bref, Amiens, petite ville coincée entre 2 métropoles d'envergure, pâtit selon moi sur ce point particulier là encore de sa position géographique. Concernant la fac de médecine et le CHU, il faudra surement qu'on impose d'abord aux enseignants des critères stricts de qualité. Ceci dit, comme à l'habitude, il est probable que dans un premier temps, ce soit les étudiants qui en prennent plein la tête, car il est bien plus facile de les incriminer que de faire tomber de vieilles mentalités pluridécennales érigées en cathédrales ...
Les déclarations des étudiants sont identiques à ce que nous aurions pu dire à l'époque concernant le concours de l'internat. J'ai le souvenir mémorable d'un prof de néphrologie affirmant sans détour qu'Amiens était une fac formant des généralistes et que son cours serait en ce sens. D'autres enrobaient le discours dans des formules plus arrangées, mais les propos étaient les mêmes fondamentalement.
À qui la faute ? Soit les étudiants amiénois sont de génération en génération dotés d'un QI inférieur à la moyenne nationale (pas de déficit iodé pourtant, la mer est à 1h ...) soit la fac de médecine et son CHU sont sérieusement responsables.
Vous l'aurez compris, c'est la seconde option qui s'impose tant la situation est durable. J'ai pour ce qui me concerne une théorie, je pense, assez rationnelle : celle du serpent qui se mord la queue.
Question : qui donc vient à Amiens professionnellement pour le plaisir ? Personne. Alors qui vient à Amiens ? Probablement comme à l'internat : des Parisiens et des Lillois qui n'ont pas pu rester pour jouer à domicile et qui faute de mieux se disent qu'une heure de train, c'est toujours préférable à l'autre bout de la France.
Psychologiquement, pensez-vous vraiment qu'un "recalé des grands CHU" soit dans des dispositions excellentes pour que ses élèves le dépassent ? Pourquoi faire en sorte que ces jeunes gens finissent en tête de classement quand soit même on finit ... à Amiens ? Tout ça me semble être un subtil mélange de manque d'ambition, de complexe d’infériorité, le tout sur un mode auto entretenu. Alors quand les médias se réveillent on s'agite un peu ... et puis quand tout retombe le petit traintrain quotidien reprend comme depuis des décennies auparavant.
Ne me faites cependant pas dire ce que je n'ai pas dit : certains de ces profs sont des sommités internationales dans leurs domaines et beaucoup, sans en avoir la renommée, sont d'excellents praticiens (et comme partout, certains sont à éviter absolument !). Voilà encore toute la différence entre la formation médicale et son exercice. Ce n'est pas le rang de classement à l'ECN qui fait la qualité du praticien. Et ce n'est pas non plus le titre de Professeur - et encore moins de sommité - qui fait un bon enseignant.
Bref, Amiens, petite ville coincée entre 2 métropoles d'envergure, pâtit selon moi sur ce point particulier là encore de sa position géographique. Concernant la fac de médecine et le CHU, il faudra surement qu'on impose d'abord aux enseignants des critères stricts de qualité. Ceci dit, comme à l'habitude, il est probable que dans un premier temps, ce soit les étudiants qui en prennent plein la tête, car il est bien plus facile de les incriminer que de faire tomber de vieilles mentalités pluridécennales érigées en cathédrales ...
Crédit photo : Jean-Pol GRANDMONT, cathédrale d'Amiens.