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Informatisation d'un cabinet libéral de gynécologie obstétrique : retour d'expériences

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Fin 2015, j'ai passé quelques soirées, et quelques weekends aussi, à réfléchir à l'informatisation du futur cabinet de ma femme qui a ouvert début 2016. Voici mon retour d'expérience, premier épisode.
Édition septembre 2017 :
Le logiciel commercial évoqué dans ce billet nous a donné de très sérieux ennuis. Nous avons donc depuis développé le nôtre. Il est open source et modulaire. Il se nomme MedShakeEHR et est donc, via son premier module, complet pour l'exercice de la gynécologie obstétrique.


Tout d'abord, il faut préciser une chose essentielle : l'un des logiciels faisant actuellement référence pour les gynécologues obstétriciens libéraux est d'un type un peu spécifique : il s'agit ni plus ni moins que d'un serveur web fourni sous la forme d'un Mac mini que l'on range dans un placard du cabinet. Il est relié au réseau local d'un côté et à internet de l'autre. L'utilisateur accède au logiciel via un simple navigateur. Il s'agit de Chrome (beurk ! Google n'avait pas besoin de ça !) qui est imposé ici surement plus par souci de simplicité de support par l'éditeur que pour de réelles incompatibilités techniques avec les autres navigateurs.

Ce logiciel ayant été choisi, il en découle une série de conséquences en cascade qui permettent des choix plutôt atypiques et intéressants.

D'abord se pose la question des 2 postes clients de l'installation, c'est-à-dire l'ordinateur médecin et l'ordinateur secrétaire. Quels sont les besoins ?
- lancer le navigateur Chrome pour utiliser le logiciel métier
- imprimer
- réaliser des feuilles de soins électroniques (FSE)
- utiliser une suite bureautique basique pour de petits travaux annexes.

Rien d’exceptionnel, rien qui ne demande des configurations musclées. Rien qui ne soit impossible non plus (après enquête) sur aucun des 3 grands OS possibles : Windows, OS X ou Linux.
Le pour et le contre de chacun des choix possible est connu. Caricaturalement, on retient Windows et ses virus, Apple est le cout de plus en plus exorbitant de son matériel pour des configurations de plus en plus bas de gamme, Linux et son risque d'incompatibilité matériel.
À l'issu d'un bref "pour et contre" en face de chaque nom d'OS, le constat est sans appel : Linux remporte la partie pour son coût nul, ses faibles besoins matériels, son excellente stabilité. On y ajoute aussi l'absence de virus, l'absence de surprise et la possibilité d'un vaste choix pour rebondir si problème il devait y avoir vraiment. A priori, avec Linux, on ne supportera pas non plus l'obsolescence programmée sur le matériel qu'un Apple ou un Microsoft aura tendance à faire peser tôt ou tard sur la configuration hardware choisie.

La stratégie logicielle définie, on passe au matériel lui même. Apple exclue du jeu, le choix est pléthorique. Le but n'étant pas de faire non plus du discount total pour ne pas en payer le prix fort plus tard, nous sommes restés dans des grands noms : Intel pour ses NUC, Dell pour ses écrans, Microsoft pour ses souris et claviers simples, sans fioriture (trouver une souris filaire de qualité nécessite maintenant de se lever de bonne heure ...). Il est probable que nous ayons même tapé un peu fort avec la config du NUC : il s'agit de Core I3 dernière génération de l'époque (NUC5i3RYK) dans lesquelles nous avons ajouté 8Go de RAM et des SSD de 128Go. Clairement, on n'a pas vraiment le temps de voir s'allumer la machine. Disons-le aussi, il n'y a rien à entendre : ça ne fait pas un bruit!



Enfin concernant les écrans, les espaces n'étant pas imposant, nous sommes restés sur du 21 pouces mat full HD (Dell P2214H). L'écran est sobre, son pied réglable, rien à redire !

Un mot sur l'OS enfin pour ce premier article : quand on a dit Linux, on a tout dit et rien dit. Nous avons choisi la distribution Linux Mint pour plusieurs raisons. D'abord son interface graphique n'est pas déroutante pour un utilisateur régulier de Windows ou de Mac. Le paradigme du bureau est le même que dans les autres OS. Ensuite parce que Mint est basé sur Ubuntu, lui-même basé sur Debian. Pour faire court, disons qu'il est difficile de faire plus solide et plus carré que ces bases-là.



Tout dernier mot concernant les FSE : c'est surement le point critique du choix Linux. Les éditeurs ne se bousculent pas sur cette plateforme-là. Il en existe un, Pyxistem qui fait le job ... mais à quel prix. Visiblement le support technique n'avait pas utilisé Linux depuis de nombreux mois. Il n'a pas fallu moins de 12 heures de téléassistance pour obtenir un système utilisable. Quand aux 40 premières minutes, elles ont été passées par le technicien à essayer de lancer install.exe en ligne de commande dans le terminal (Un .exe signe un fichier fait pour Windows). Une fois la licence vendue, la commerciale de Pyxistem n'a jamais plus donné suite à nos mails devant tous ces problèmes. Bref, un système qui finit par fonctionner, mais une communication en dessous de tout (si le patron nous lit, il faudra qu'il pense à payer un stage de communication de crise à ses employés ... en 2016 ce genre de chose est inacceptable pour une entreprise).

À suivre !