Il est assez frappant de voir comment on expose au grand public, sur les bons conseils de nos politiques, la situation de la pénurie médicale. Ce matin, en lisant le blog "Cris et Chuchotements Médicaux" j'ai eu envie de transmettre ce billet à mes coéquipiers avec lesquels j'ai abordé depuis plusieurs mois la question dans diverses conversations.
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Salut à tous !
J’en ai parlé avec beaucoup d’entre vous ces derniers temps (et même jusqu’en Allemagne !) : l’absence de médecin, qui n’ira pas en s’arrangeant, a une cause statistique et donc politique (puisque c’est le politique qui fixe le nombre de jeunes étudiants qui pourront entrer dans la filière universitaire, le fameux numerus clausus). La baisse a été drastique il y a 20/25 ans sur le raisonnement suivant dans la tête de nos énarques : moins de médecins = moins de dépenses de santé.
Vous trouverez dans le lien ci-dessous l’état général de la situation résumé par une consoeur, en quelques lignes simples et pas prise de tête : cris-et-chuchotements-medicaux.net/2016/12...
D’autres facteurs entre en jeu là dedans qui ne sont pas évoqués, mais qui complexifient encore les choses. Par exemple, pas loin de 70% des futurs médecins sur les bancs de la fac sont des femmes. Et même si le modèle de l’homme au boulot et la femme à la maison avec les gamins est totalement dépassé, il faut quand même constater que, même si on ne parle que de congés maternité par exemple, ce n’est pas le temps de travail de l’homme qui est impacté en premier lieu par les naissances familiales …
Bref, de solution simple il n’y a pas. Croire les propos faciles des politiques, relayés largement par la presse, pour se dédouaner de leurs erreurs passées, c’est avaler des salades : non le jeune toubib n’est pas un salaud qui fait la fine bouche et qui attend chez lui que les enchères montent pour se vendre au meilleur boulot de feignant le mieux payé.
Tout ça n’est que manipulation et est bien plus complexe que ce qu’on en dira chez Pujadas (et Pernaut à plus forte raison).
Pas de chance pour le politique cette fois : tout cela étant ici majoritairement statistique, la démonstration mathématique du problème ne tolère pas la contestation … pour peu que cette réalité première soit médiatiquement exposée, ce qui n’est quasiment jamais le cas.
Pour conclure, s’il n’y a pas de solution simple, il y en a surement de plus complexes qui passent par une réorganisation / réinvention du boulot de généraliste (en particulier, même si toutes les spécialités sont concernées). Cela serait surement une bonne occasion d’ailleurs, mais il est probable qu’on la manque. Là on rentre dans un autre débat et il faudrait un livre entier pour exposer les tenants et les aboutissants qui nécessiteraient d’ailleurs plusieurs niveaux de lecture : loco local, départemental, régional, national … Le tout entre intérêts croisés, conservatisme idéologique d’une frange de la profession, absence de courage politique pour de grandes réformes …
Il faut donc s’attendre, malgré toutes les promesses que feront chacun des candidats à la présidentielle, à ce que les 10 ou 15 prochaines années soient compliquées devant ces éléments statistiques implacables.
Voilà, désolé pour cette intrusion dans votre mail à ce sujet, mais comme cela vous arrive surement dans vos domaines respectifs, il est consternant d’entendre les médias raconter / répéter n’importe quoi sur des sujets que l’on maitrise. Celui-là s’étant invité à de multiples reprises entre nous et touchant quand même à l’essentiel, je n’ai pu m’empêcher ce petit mail matinal à la lecture du lien ci-dessus !
Bonne journée à tous et à très bientôt !
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Salut à tous !
J’en ai parlé avec beaucoup d’entre vous ces derniers temps (et même jusqu’en Allemagne !) : l’absence de médecin, qui n’ira pas en s’arrangeant, a une cause statistique et donc politique (puisque c’est le politique qui fixe le nombre de jeunes étudiants qui pourront entrer dans la filière universitaire, le fameux numerus clausus). La baisse a été drastique il y a 20/25 ans sur le raisonnement suivant dans la tête de nos énarques : moins de médecins = moins de dépenses de santé.
Vous trouverez dans le lien ci-dessous l’état général de la situation résumé par une consoeur, en quelques lignes simples et pas prise de tête : cris-et-chuchotements-medicaux.net/2016/12...
D’autres facteurs entre en jeu là dedans qui ne sont pas évoqués, mais qui complexifient encore les choses. Par exemple, pas loin de 70% des futurs médecins sur les bancs de la fac sont des femmes. Et même si le modèle de l’homme au boulot et la femme à la maison avec les gamins est totalement dépassé, il faut quand même constater que, même si on ne parle que de congés maternité par exemple, ce n’est pas le temps de travail de l’homme qui est impacté en premier lieu par les naissances familiales …
Bref, de solution simple il n’y a pas. Croire les propos faciles des politiques, relayés largement par la presse, pour se dédouaner de leurs erreurs passées, c’est avaler des salades : non le jeune toubib n’est pas un salaud qui fait la fine bouche et qui attend chez lui que les enchères montent pour se vendre au meilleur boulot de feignant le mieux payé.
Tout ça n’est que manipulation et est bien plus complexe que ce qu’on en dira chez Pujadas (et Pernaut à plus forte raison).
Pas de chance pour le politique cette fois : tout cela étant ici majoritairement statistique, la démonstration mathématique du problème ne tolère pas la contestation … pour peu que cette réalité première soit médiatiquement exposée, ce qui n’est quasiment jamais le cas.
Pour conclure, s’il n’y a pas de solution simple, il y en a surement de plus complexes qui passent par une réorganisation / réinvention du boulot de généraliste (en particulier, même si toutes les spécialités sont concernées). Cela serait surement une bonne occasion d’ailleurs, mais il est probable qu’on la manque. Là on rentre dans un autre débat et il faudrait un livre entier pour exposer les tenants et les aboutissants qui nécessiteraient d’ailleurs plusieurs niveaux de lecture : loco local, départemental, régional, national … Le tout entre intérêts croisés, conservatisme idéologique d’une frange de la profession, absence de courage politique pour de grandes réformes …
Il faut donc s’attendre, malgré toutes les promesses que feront chacun des candidats à la présidentielle, à ce que les 10 ou 15 prochaines années soient compliquées devant ces éléments statistiques implacables.
Voilà, désolé pour cette intrusion dans votre mail à ce sujet, mais comme cela vous arrive surement dans vos domaines respectifs, il est consternant d’entendre les médias raconter / répéter n’importe quoi sur des sujets que l’on maitrise. Celui-là s’étant invité à de multiples reprises entre nous et touchant quand même à l’essentiel, je n’ai pu m’empêcher ce petit mail matinal à la lecture du lien ci-dessus !
Bonne journée à tous et à très bientôt !
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